Jules Desjourneys : quand le Mâconnais fait trembler la Côte d'Or !

Les fêtes de fin d'année approchent à grands pas. Et nous avons le plaisir aujourd'hui de vous proposer une alternative "sexy" aux grands vins blancs de la côte d'Or et donc de Beaune : jugez plutôt.

Avant de signer ses propres cuvées, Fabien Duperray a été - et l'est toujours ! - l'un des plus grands marchands de vins français, épris de crus à la dimension historique, poétique et artistique. Ainsi, en côtoyant les meilleurs (Domaines Arnaud Ente, Bernard-Bonin, Pierre Damoy, Perrot-Minot, etc) et aussi les plus prometteurs, en les coachant également, il s'est pris au jeu et a lui aussi voulu se lancer ; mais pas n'importe où ni n'importe comment. Originaire de Lyon, où il a commencé comme caviste, basé aujourd'hui en Beaujolais, en Saône-et-Loire (71) plus précisément, à Romanèche-Thorins, l'homme s'est pris de passion pour les grands vins de la région, qui jadis tenaient plus que la dragée haute aux grands bourgognes de Côte d'Or. Il a donc fait le pari de faire revivre cette légende et de produire les crus qui l'ont fait rêver, ayant eu la chance de goûter quelques très grands vieux millésimes. Ainsi il s'installe au milieu des années 2000 et se lance avec un millésime 2007 loin d'être facile, s'en tirant avec les honneurs, avant de suivre une trajectoire qui le porte quelques années plus tard vers l'excellence et les sommets des grands vins français, titillant ses modèles bourguignons.

Mais Fabien Duperray n'est pas du genre à s'arrêter là et en passionné qu'il est, il a voulu mettre à profit les connaissances en matière de culture et vinification du chardonnay amassées au contact de son ami Arnaud Ente : il s’est donc associé avec un autre artiste du chardonnay en la personne de Christophe Thibert, vigneron du mâconnais, à la tête d’une collection de terroirs qui donne le tournis.

Ici, en terre mâconnaise donc, on pratique une culture biologique exigeante, des rendements sévères et des vendanges al dente, sur des raisins impeccablement mûrs et sains, pris au meilleur moment. Originalité maison, une part majoritaire de l’élevage est réalisée en cuve inox, avec une gestion des lies qui permet de ne garder que les plus fines, en vue de nourrir les vins sans les boiser. Le résultat est saisissant de plénitude, d’intensité et de précision : la Côte de Beaune tremble déjà et pour cause, car nul n'étant prophète en son pays, les blancs du domaine sont en passe de devenir cultes en dehors des frontières de l'Hexagone, les amateurs et passionnés du monde entier leur faisant la fête...

Un dernier mot enfin, sur la destination gastronomique de ces vins ; car précision, tension et fraîcheur obligent, on est loin des vins du mâconnais lourdauds et patauds. Ici pensez plutôt à des accords que vous auriez pressenti pour des vins de Chablis : ils accompagneront à merveille nombre de poissons nobles, coquillages, crustacés et font merveille sur le cru sous toutes ses formes. Les cuisines asiatiques, qu'elles soient épicées ou pas, leur vont également comme un gant. Et même sur une cuisine bressane ou lyonnaise classique, sur une volaille crémée, des vols-au-vent, l'éclat de ces vins est patent.